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Page:Garneau - Voyages, Brousseau, 1878.djvu/163

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Tout cela s’enfouit pour jamais dans la tombe sur une terre étrangère. Les délices et les tentations de l’Europe avaient ouvert sous les pas du jeune Canadien un abîme qu’il n’avait pu éviter, et dans lequel il s’était précipité avec toute l’ardeur d’un tempérament fougueux qui s’abandonne à ses passions.

Le voyage qui devait former le plus bel épisode de sa vie, était ainsi devenu la cause de sa perte.

La nouvelle de la mort prochaine de cet ami me parvint pendant que je faisais mes préparatifs pour aller m’embarquer à Liverpool, et me raffermit encore dans mon dessein en me rappelant plus vivement la situation précaire de ma pauvre mère, qui ne devait pas survivre bien longtemps à mon retour. J’avais introduit M. Dérivas à M. Viger, qui le prit