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cartahut.

ducs repassent sans avoir vu la victoire à laquelle ils s’attendaient.

J’aurais voulu pouvoir mieux vous raconter cette sanglante bataille, mais je n’y étais pas, et ce que j’en sais, c’est par les uns et les autres. Aussi les points principaux font défaut à mes souvenirs.

Les zouaves à la tranchée.

Le lendemain d’Inkermann, les alliés reprirent leurs travaux. Toute tentative d’assaut est rejetée. On attend des renforts. Les Russes tentent de fréquentes sorties pour troubler le repos des assiégeants, mais toutes sans résultats, bien qu’elles fatiguent nos soldats, qui ont sans cesse les outils ou les armes à la main, surtout les zouaves, qui, à la tranchée, le caban sur l’épaule, la chanson aux lèvres, veillent au dehors, font bonne garde au dedans et manient pelle et pioche aussi bien que la carabine.

J’arrive à la grande tempête du 14, qui, plus terrible que le feu des Russes, a failli compromettre l’expédition de Crimée.

Dès la veille, on la sentait venir. L’horizon était sombre, l’air pesant, la brise inégale et variable ; les flots bouillonnaient sourdement et frappaient les murailles des navires. Sur l’ordre de l’amiral, chaloupes et canots avaient été embarqués et une