Page:Garnir - À la Boule plate.djvu/218

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Et cependant, il fut gai, il souriait ; il leur dit : « Sans ce vilain rhume que j’ai pincé dans le wagon en venant ici, je ne tousserais plus ; les premiers jours j’ai eu une congestion des bronches et une pleurodinie, avec une fièvre de quarante degrés ; mais maintenant, ça va ; le médecin est tout à fait tranquille, il me l’a encore répété ce matin. »

— Il faut de la patience, fit Charles.

— Pfft, répondit-il, avec le geste en dehors d’un homme plus que tranquille, puisque j’ai un congé de trois mois…

Et il se fit câlin, réfugié contre Mme Cécile qui s’était assise à côté de lui et lui avait passé son bras de géante derrière le dos. Il avait besoin de caresses, comme tous ses pareils, besoin de se blottir, de s’enfoncer dans de la douceur compatissante.

Maintenant il les laissait parler ; il les écoutait comme un enfant sage écoute sa nourrice ; ils lui donnaient des nouvelles de Rose et des camarades de la Boule Plate et il prononçait seulement. « Dites encore » ; ou bien, approuvant, il disait « ui, ui », avec un souffle d’oiseau.

Puis, quand sa sensibilité morbide eut goûté leur tendresse, quand il se fut réconforté au contact de leur tiède amitié, il leur confia en souriant que les pensionnaires de l’institut — d’excellentes gens avec