Page:Garnir - À la Boule plate.djvu/242

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— Mais, Mademoiselle, vous me mettez dans un embarras extrême.

— Compassen es duud trancha Mlle Vincent.

Et elle disparut, revêche, au bras de son bon ami radieux.

Le journaliste n’eut que le temps de retourner sur l’estrade : le concours d’élégance commençait. Une des concurrentes avait quitté son siège, chuchottait à l’oreille de M. Baestinckx des petites choses secrètes et l’appelait Mileke ; le secrétaire, vexé, lui intima l’ordre d’aller se rasseoir.

M. Gobbaerts s’était déjà remis à embrasser ; ce fut le public qui le rappela à ses devoirs, par des hurlements de protestation joyeuse. Le jury, de nouveau fonctionna. On fit promener les concurrentes sur l’estrade pour leur permettre de dégager leur chic, de faire valoir leur port et leur démarche, de produire leurs performances. Certaines s’en tiraient bien ; d’autres, moins bien ; d’autres, tout à fait mal : l’une perdit contenance jusqu’à se fourrer les doigts dans le nez ; une autre caressait d’une main machinale ses plus apparentes rotondités ; une autre, abrutie, lâcha brusquement l’estrade et se réfugia dans le public.

Le jury, enfin, par le canal du secrétaire, prononça :

— Premier prix, un imperméable… (rires épais