Page:Gasquet - Le Bûcher secret, 1921.djvu/151

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Elle est là… Les cyprès d'un funèbre bandeau
Enserrent le vieux front de la glèbe tondue,
Les champs, sans horizon, dans la morne étendue
Semblent pleurer au bord d'un immense tombeau.

Un cadavre est couché sous cette pierre immense.
Si tu veux l'éveiller, ma fille parlons bas.
Dans le ciel de tes yeux plein de brûlants combats
Il se dresse déjà, nourri d'ardent silence.

C'est ta douleur… Mais crains, fondue en ce soleil,
Rapide comme l'air, forte comme l'orage,
De tout ce pays mort qu'elle soit le visage,
De tous ces morts semés qu'elle soit le réveil.