Page:Gasquet - Le Bûcher secret, 1921.djvu/178

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VIII


Je mourrai… Mais je veux dans la flambée ultime
Du bûcher de mon corps qui s'écroule, épuiser
Tout ce qui reste en moi de jeunesse et de crime…
Taris toute ma sève en un dernier baiser.

Là-bas, au pied des monts, sur la ville embrumée,
Comme au fond de mon sang, tout flambe… Suis-je mort ?
Le monde brûle en moi, tout n'est plus que fumée.
Le soleil de mes jours descend sur le vieux port.

Le soleil de ma vie est tombé sur ton âme.
Tout brûle… Tout n'est plus que fumée entre nous…
De mes jours consumés monte une haute flamme…
Sur la mer, devant toi, le ciel est à genoux.