Page:Gasquet - Le Bûcher secret, 1921.djvu/33

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Tout est consumé


J'aime… Dans tout mon cœur une aube lente et douce
Se lève et me promet des jours délicieux.
Par des sanglots de fleurs, par des chemins de mousse
Descend dans tous mes sens l'Eve éparse des cieux.

J'aime… Son fin visage épars dans la lumière
Flotte au bord de ma bouche et m'emporte avec lui,
Elle est l'herbe du bois et l'eau de la rivière
Sur le bûcher d'azur de la mer elle luit.

J'aime… Dans la maison de cristal de l'aurore,
Dans le palais errant des songes nuptiaux,
Morts au monde déjà pourtant l'on vit encore,
On brûle, on est l'encens d'impalpables flambeaux.