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Page:Gaston de Chaumont - La Fauvette de maître Gélonneur.djvu/60

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la fauvette

Or cette séparation était définitive, en effet ; Mata-Pifaré disait adieu à tout et pour toujours, car contre cette terrible maladie les indigènes ont dû prendre des mesures d’une rigueur impitoyable mais nécessaire. La terreur que la lèpre leur inspire n’est que trop légitime. Ils appellent les lépreux kovi ; c’est à peu près le même terme dont les Tahitiens désignaient autrefois la maladie (hovi) dont était affligé, d’après leurs croyances superstitieuses, quiconque portait la main sur ce qui était destiné au roi ou avait été touché par lui.

Il allait, au pas de son cheval, s’enfoncer dans cette sépulture vivante que l’on appelle une léproserie, où la mort la plus épouvantable, lente et sûre, attend les malheureux qui y sont enfermés, alors qu’ils ont vu un à un leurs membres se dessécher et tomber par lambeaux.

Les siens le perdirent de vue alors que,