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Page:Gaston de Chaumont - La Fauvette de maître Gélonneur.djvu/86

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la fauvette


connaissent aucunement. Je vous rapporte donc, mon père, la curruca pinguis antoniana solipennata, décrite par votre ami le Génevois ; mais je ne vois pas que vous puissiez la mettre dans votre volière. »

Le dieu des notaires, apparaissant en personne devant M. Gélonneur, ne lui aurait pas causé une stupéfaction semblable à celle qu’il éprouva. Il chancela sous le choc. Quel coup ! Il y avait de tout dans le regard du pauvre homme : de la fureur contre le mauvais plaisant génevois qui l’avait ainsi berné, de l’orgueil paternel pour son fils qu’il ne croyait pas si fort en latin ni si avisé, et aussi un profond chagrin d’être obligé de renoncer à la possession de l’oiseau qui, dans sa pensée, devait être la perle de sa volière. Mais enfin M. Gélonneur partit d’un franc éclat de rire ; Robert et Néron l’attendaient pour en faire autant.

Le tabellion se consola, en pensant que personne ne possédait l’oiseau mystérieux et