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de Londres, de Liverpool, de Manchester et de toutes les grandes villes, éteignent leur intelligence et ruinent leur santé, les workhouses confisquent leur liberté et brisent pour jamais les rapports de famille, dernier bien des malheureux. C’est, dans un pays chrétien, le suprême degré de l’abrutissement, de la misère et de l’oppression. Par tant de mesures odieuses, l’Angleterre est-elle du moins parvenue à arrêter les progrès de la lèpre qui la ronge ? Nullement.

Le 6 juin 1848, lord Ashley appelait l’attention de la chambre des Communes sur le déplorable état de la population juvénile de la capitale. Il conjurait le gouvernement de procurer annuellement l’émigration volontaire, dans quelques colonies de Sa Majesté, d’un certain nombre de jeunes gens des deux sexes sortis des écoles. Car, ajoutait-il, on évalue à 30,000 les jeunes gens des deux sexes qui, presque nus, dégoûtants, abandonnés et dépravés, battent le pavé de la capitale.

Vu la dépense qu’entraînerait cette mesure, le gouvernement a refusé !


XIII.

La France.

Après Rome, la France est le pays qui avait le plus magnifiquement doté le pauvre, qui avait organisé le plus savamment des services publics et gratuits de charité pour tous les besoins du peuple.