Page:Gautier, Loti - La Fille du Ciel (1912).djvu/225

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sans espoir… Une grâce à vous demander encore me l’accorderez-vous ?

L’IMPÉRATRICE

Sans doute, oui… Mais d’abord, qu’est-ce donc ?

L’EMPEREUR, montrant le trône.

Notre entretien suprême, je voudrais qu’il eût lieu là-haut. Une fois dans votre vie, ne fût-ce qu’une seule fois sans lendemain, je voudrais vous avoir vue assise sur ce trône des conquérants tartares.

L’IMPÉRATRICE, très tranquille et détachée.

N’est-ce que cela ? S’il vous plaît ainsi, je le veux bien. (Elle commence à monter les marches du trône.) Je monte lentement : je suis brisée et défaillante… Ce breuvage que vous allez me donner, c’est celui qui endort, n’est-ce pas ?… On ne verra point mes traits douloureusement se contracter ? Le Phénix, même agonisant, aimerait conserver un peu de grâce.

L’EMPEREUR, de même.

C’est mieux encore que ce que vous souhaitiez ; cela vient des Barbares de l’Ouest : des perles