main vers Olaf, dont il comprit le malaise, et en deux ou trois passes l’entoura d’une atmosphère de printemps, lui créant un frais paradis dans cet enfer de chaleur.
« Vous trouvez-vous mieux à présent ? Vos poumons, habitués aux brises de la Baltique qui arrivent toutes froides encore de s’être roulées sur les neiges centenaires du pôle, devaient haleter comme des soufflets de forge à cet air brûlant, où cependant je grelotte, moi, cuit, recuit et comme calciné aux fournaises du soleil. »
Le comte Olaf Labinski fit un signe pour témoigner qu’il ne souffrait plus de la haute température de l’appartement.
« Eh bien, dit le docteur avec un accent de bonhomie, vous avez entendu parler sans doute de mes tours de passe-passe, et vous voulez avoir un échantillon de mon savoir-faire ; oh ! je suis plus fort que Comus, Comte ou Bosco.
― Ma curiosité n’est pas si frivole, répondit le comte, et j’ai plus de respect pour un des princes de la science.
― Je ne suis pas un savant dans l’acception qu’on donne à ce mot ; mais au contraire, en étudiant certaines choses que la science dédaigne, je me suis rendu maître de forces occultes inemployées, et je produis des effets qui semblent merveilleux, quoique naturels. À force de la guetter, j’ai quelquefois surpris l’âme, ― elle m’a fait des confidences dont j’ai profité et dit