Page:Gautier - Chanson de Roland onzieme edition 1881.djvu/177

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CVI

Engelier, le Gascon de Bordeaux,
1290Pique des deux son cheval, lui lâche les rênes,
Et va frapper Escremis de Valtierra.
Il met en pièces l’écu que le païen porte au cou,
Lui déchire la ventaille du haubert,
Le frappe en pleine poitrine, entre les deux épaules,
1295Et, à pleine lance, l’abat mort de sa selle.
« Vous êtes tous perdus, » s’écrie-t-il.Aoi.

CVII

Oth on va frapper un païen, Estorgant,
Tout au-devant de l’écu, sur le cuir :
Il en enlève les couleurs rouge et blanche :
1300Puis déchire les pans du haubert,
Lui plante au corps son bon épieu tranchant,
Et l’abat mort de son cheval courant.
« Personne, » dit-il alors, «personne ne vous défendra plus.»Aoi.

CVIII

Bérengier frappe Estramaris,
1305Brise l’écu, met le haubert en morceaux,
Lui plante au corps son bon épieu tranchant,
Et l’abat mort entre mille Sarrasins.
Des douze pairs païens, dix sont déjà tués ;
Il n’en reste plus que deux vivants :
1310Chernuble et le "comte Margaris.Aoi.

CIX

Margaris est un très vaillant chevalier,
Beau, fort, léger, rapide ;
Il pique des deux son cheval et va frapper Olivier.
Au-dessous de la boucle d’or pur, il brise l’écu,
1315Et lui porte un coup de lance le long des côtes.