Page:Gautier - Chanson de Roland onzieme edition 1881.djvu/181

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Roland est rouge de sang ; rouge est son haubert, rouges sont ses bras,
Rouges sont les épaules et le cou de son cheval.
1345Pour Olivier, il ne se met pas en retard de frapper.
Les douze Pairs aussi ne méritent aucun blâme ;
Tous les Français frappent, tous les Français massacrent.
Et les païens de mourir ou de se pâmer :
« Vivent nos barons ! » dit alors l’Archevêqué :
1350« Monjoie ! » crie-t-il, « Monjoie ! C’est le cri de Charles. »Aoi.

CXII

Parmi la bataille chevauche Olivier ;
Le bois de sa lance est brisé, il n’en a plus qu’un tronçon au poing.
Alors il va frapper un païen, du nom de Mausseron.
Il lui brise l’écu, qui est couvert d’or et de fleurons,
1355Il lui jette les deux yeux hors de la tête,
Et la cervelle du païen lui tombe aux pieds.
Bref il le renverse mort avec sept cents de sa race.
Puis, il a tué Turgis et Estorgous ;
Mais cette fois sa lance se brise en éclats jusqu’à son poing :
1360« Que faites-vous, compagnon ? » lui crie Roland,
« Ce n’est pas un bâton qu’il faut en telle bataille,
« Mais il n’y a de bon que le fer et l’acier.
« Où donc est votre épée qui s’appelle Hauteclaire ?
« Sa garde est d’or, et son pommeau de cristal.
1365« — Je n’ai pas le temps de la tirer, » répond Olivier ;
« J’ai trop besoin de frapper !»Aoi.

CXIII

Mon seigneur Olivier a tiré sa bonne épée,
Que lui a tant demandée son compagnon Roland,
Et, en vrai chevalier, il la lui a montrée.

et l’apportèrent au Pape. Pepin s’en empara, lorsqu’il vint à Rome ; puis il la donna au duc Beuves, qui la vendit à un Juif. Et c’est ce Juif qui la céda à Olivier, au moment même où il allait engager, sous les murs de Vienne, son grand duel avec Roland.» Cf. la note de Génin, a la p. 390 de son édition de la Chanson de Roland.