Page:Gautier - Chanson de Roland onzieme edition 1881.djvu/185

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Que de lances brisées et rouges de sang !
1400Que de gonfanons et d’enseignes en pièces !
Et que de bons Français perdent là leur jeunesse !
Ils ne reverront plus leurs mères ni leurs femmes,
Ni ceux de France qui les attendent là-bas, aux défilés.
Charles le Grand en pleure et se lamente :
1405Hélas ! à quoi bon ? Ils n’en recevront point de secours.
Ganelon leur rendit un mauvais service,
Le jour qu’il alla dans Saragosse vendre sa propre lignée.
Mais, depuis lors, il en a perdu les membres et la vie :
Plus tard, à Aix, on le condamna à être écartelé,
1410Et, avec lui, trente de ses parents
Auxquels on ne fit pas grâce de la mort.Aoi.

CXVI (??)

Le roi Almaris, avec son corps d’armée,
Par un étroit et merveilleux passage,
Va joindre Gautier, qui garde la montagne
Et les défilés du côté de l’Espagne.
« Ah ! Ganelon le traître, » dit Gautier le capitaine,
« Ganelon, pour notre grand malheur, a fait marchéde nous. »Aoi.

CXVII (??)

Le roi Almaris est venu sur la montagne ;
Soixante mille païens sont avec lui
Qui très vigoureusement attaquent nos Français.
En grande colère ils les ont tous frappés, ’
Ils les ont mis en déroute, tués, massacrés.
Plus que tous les autres, Gautier est en rage :
Il tire son épée, serre son écu contre lui,
Au petit trot s’en va devant le premier rang des païens,
Leur fait mauvais salut et s’aligne près d’eux.Aoi.

son est assez fréquente dans nos poèmes. Elle est profondément épique.

1411. Lacune comblée. Voir la note du v. 318.