Page:Gautier - Chanson de Roland onzieme edition 1881.djvu/188

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De Seint-Michiel de l’ Peril jusqu’as Seinz,
De Besençun tresqu’as porz de Guitsand :
1430 Nen ad recet dunt li murs ne cravent.
Cuntre midi tenebres i ad granz,
N’i ad clartet se li ciels nen i fent.
Hum ne le veit ki mult ne s’espaent ;
Dient plusur : « C’est li definemenz,
1435 « La fin de l’ siècle ki nus est en présent. »
Il ne le sevent ne dient veir nient :
Ç’ est la dulur pur la mort de Rollant.Aoi.

CXX

Garant sunt li seigne e li orage pesme ;
En France i ont plusurs choses apertes :
Cuntre midi très qu’à l’ure de vespre,
La noit i est oscure e les tenebres ;
Soleilz ne lune n’i poeent rendre luiserne,
Hum ki ço veit la vie en quidet perdre :
En tel dulur or deivent il bien estre,
Quant Rollanz moert ki les altres cadelet.
Mieldre de lui ne fut uncor sur tere
Pur paiens veintre e pur règnes cunquerre.Aoi.

CXXI

La bataille est e pesme e adurée ;
Franceis i fièrent de lur trenchanz espées,
N’i ad celui ne l’ait ensanglantée.
Crient Munjoie, l’enseigne renumée :

1428. Seinz. Nous n’avons aucune certitude sur le véritable sens de ce mot ; mais nous sommes tenté de croire qu’il s’agit de Cologne, laquelle a été surnommée « la sainte ", à raison de ses innombrables reliques. Cinquante martyrs de la léglon Thébéenne y reposaient

dans «ne basilique couverte de mosaïques et d’or, qui depuis une haute antiquité portait-le nom de Sancti aurai. Nous avons là-dessus un texte de Grégoire de Tours (De Gloria Martyrum, I, cap. LXII), et une inscription du VIe siècle. Cologne, à tout le moins,