Page:Gautier - Chanson de Roland onzieme edition 1881.djvu/191

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Par toute la contrée s’enfuient les Sarrasins.
Que poursuivent les Français, les hommes de la terre chrétienne.
Ah ! ils voient maintenant que la mêlée est rude.Aoi.

CXXII

Les mécréants, lu tristesse et la rage au cœur,
Laissent le champ et se mettent en fuite,
Poursuivis de près par les Français, qui les voudraient atteindre.
Vous pourriez voir la plaine toute couverte de combattants,
Tant de Sarrasins tomber sur l’herbe drue,
Tant de blancs hauberts et de broignes qui étincellent,
Tant de lances brisées et tant de gonfanons en lambeaux !
Cette bataille est gagnée par les Français,
Mais, Dieu ! comme la peine va s’accroître pour eux !
Charles en perdra sa meilleure aide et toute sa fierté ;
Grande est la douleur où la France va tomber.Aoi.

CXXIII

Les Français frappent rudement et de bon’ cœur,
Et les païens de mourir par milliers, par multitudes.
1440Sur cent mille, il n’en est pas deux qui survivent.
" Nos hommes sont braves, " s’écrie l’Archevêque,
« Et nul roi sous le ciel n’en a de meilleurs.
« Il est écrit dans la geste de France :
« Il est de droit, dans la grande terre,
« Que notre empereur ait de vaillants soldats. »
1445Et les voilà qui vont par la plaine et recherchent les leurs.
De deuil et de tendresse leurs yeux sont tout en larmes
A cause du grand amour qu’ils ont pour leurs parents.
Devant eux va surgir Marsile avec sa grande armée.Aoi.

ancienne chanson on d’une tradition orale.

1448. Lacune comblée. Voir la note du v. 818.