Page:Gautier - Chanson de Roland onzieme edition 1881.djvu/237

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CLXVI

Roland jette un regard sur les montagnes et les vallées ;
Quelle foule de païens il y découvre !
Il adresse alors ces paroles à Olivier :
" Compagnon frère, je veux ici mourir avec vous. "
Ils reviennent sur le champ de bataille, ces deux amis ;
Le comte Roland change de couleur,
Pousse quatre fois le tri : Monjoie,
Prend son cor et sonne la charge.
Puis très violemment éperonne Veillantif
Et va frapper les païens du tranchant de l’épée.Aoi.

CLXVII

Le comte Roland rentre sur le champ de bataille ;
1870Dans son poing est Durendal, et il s’en sert en brave.
Un de ses coups tranche en deux Faudron du Puy ;
Puis il tue vingt-quatre païens, des plus vaillants.
Jamais il n’y aura d’homme qui mette une telle ardeur à se venger.
Comme le cerf s’enfuit devant les chiens,
1875Ainsi s’enfuient les païens devant Roland.
" Voilà qui est bien, » lui dit l’Archevêque,
" Et telle est la valeur qui convient à un chevalier
" Portant de bonnes armes et assis sur un bon cheval.
" Il faut qu’il soit fort et fier dans la bataille ;
1880" Autrement il ne vaut pas quatre deniers.
" Qu’on en fasse alors un moine dans quelque moutier,
" Où il priera toute sa vie pour nos péchés.
" — Frappez, " répond Roland, « frappez, et pas de quartier !"
À ces mots, nos Français recommencent la bataille ;
1885Mais les chrétiens firent là de grandes pertes.Aoi.

archevêque raille le bon abbé Fromer, qui a peur des menaces, d’Agolant : Alez, dans abes, vos matines chanta ; etc.