Page:Gautier - Chanson de Roland onzieme edition 1881.djvu/265

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II y trouve le Gascon Engelier ;
Il y trouve Bérenger et Othon ;
Il y trouve Anséis et Samson ;
Il y trouve Gérard, le vieux de Roussillon.
2190L’un après l’autre, il emporte les dix barons ;
Avec eux il est revenu vers l’Archevêque,
Et les a déposés en rang aux genoux de Turpin.
L’Archevêque ne peut se tenir d’en pleurer ;
Il élève sa main, il leur donne sa bénédiction :
2195« Seigneurs, » dit-il, « mal vous en prit.
« Que Dieu le glorieux ait toutes vos âmes !
« Qu’en paradis il les mette en saintes fleurs !
« Ma propre mort me rend trop angoisseux :
« Plus ne verrai le grand Empereur. »Aoi.

CXCII

2200Roland s’en retourne fouiller la plaine :
Sous un pin, près d’un églantier,
Il a trouvé le corps de son compagnon Olivier,
Le tient étroitement serré contre son cœur,
Et, comme il peut, revient vers l’Archevêque.
Sur un écu, près des autres Pairs, il couche son ami,
2205Et l’Archevêque les a tous bénis et absous.
La douleur alors et les larmes de redoubler :
« Bel Olivier, mon compagnon, » dit Roland,
« Vous fûtes fils au bon comte Renier
« Qui tenait la Marche de Gênes.

Renier part, épouse la dame et fortifie sa ville : car il ne rêve que de guerre. (Ibid., pp. 32-33.) Il a bientôt deux beaux enfants ; l’un est Olivier, l’autre est Aude. Durant le siège de Vienne par Charlemagne, le premier révèle son courage, et la seconde sa beauté. D’ailleurs, les fils de Garin chargent alors de leur querelle le seul Olivier, qui combat plusieurs jours contre lé champion del’Empereur, contre Roland. C’est sous les murs de Vienne que Roland se prend pour Olivier d’une amitié que rien ne pourra plus éteindre ; c’est là qu’il aime la belle Aude et devient son fiancé. Cbid., pp. 53 et suiv.) = Un Roman spécial a été consacré à Renier de Gennes : par malheur, il ne nous en reste qu’une version en prose. (Arsenal, B. L. F. 226, f° 34, r°, et suiv.) On y assiste à l’arrivée de Renier dans la ville de Gennes, à son combat avec le Sarrasin Sorbrin et à son mariage avec la belle Olive, qui devient la mère d’Olivier et d’Aude. Ce méchant roman n’a aucune valeur légendaire. Cf. également le début de Fierabras,