Page:Gautier - Chanson de Roland onzieme edition 1881.djvu/93

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« Pour soulager ma grande colère. »
Lorsque Roland l’entend, il commence à rire.Aoi.


XXV


Quand Ganelon voit que Roland rit de lui,
325Il en a telle douleur que, de colère, son cœur est tout près de se fendre.
Peu s’en faut qu’il n’en perde le sens :
« Je ne vous aime pas, » dit- il au comte Roland ;
« Vous avez fait sur moi tomber ce choix injuste.
« Droit Empereur, me voici devant vous,
330« Tout prêt à remplir votre commandement. »Aoi.


XXVI


« Beau sire Ganelon, » lui dit Charles, « écoutez :
« Vous dires de ma part à Marsile
« Qu’il devienne, mains jointes, mon vassal,
« Et qu’il ait à recevoir le saint baptême.
« Je lui veux donner en fief la moitié de l’Espagne ;
« L’autre moitié sera pour Roland le baron.
« Si Marsile ne veut pas accepter cet accord,
« Sous les murs de Saragosse j’irai mettre le siège,
« Je le ferai prendre et lier de force.
On le mènera tout droit à Aix, siège de l’Empire ;
« Un jugement y finira sa vie,
« Et il y mourra en grand deuil et grande honte.
" Prenez donc cette lettre, qui est munie de mon sceau,
« Et remettez-la au païen dans le poing droit. »Aoi.


XXVII


L’Empereur tend à Ganelon le gant de la main droite ;
Mais le Comte voudrait bien n’être point là.

qu’à l’aide du plus ancien manuscrit de Venise, qui est notre source la plus précieuse, et de tous nos Remaniements (textes de Paris, de Versailles, de Lyon, de Venise et de Cambridge ).Voir, dans notre septième édition, les Notes pour l’établissement du texte, où nous donnons la raison de toutes ces additions.