Page:Gautier - Chanson de Roland onzieme edition 1881.djvu/97

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« Saluez aussi Pinabel, mon ami et mon pair,
« Et mon fils Baudouin, que vous savez.
« Défendez-le bien, et tenez-le pour votre seigneur. »
365Alors Ganelon entre en sa voie, et s’achemine vers Sarragosse.Aoi.




L’AMBASSADE ET LE CRIME DE GANELON


XXX


Voilà Ganelon qui chevauche sous de hauts oliviers.
Il a rejoint les messagers sarrasins :
Blancandrin, pour l’attendre, avait ralenti sa marche.
Tous deux commencent l’entretien, tous deux y sont habiles :
370" Quel homme merveilleux que ce Charles ! » s’écrie Blancandrin
« Il a conquis la Calabre et la Pouille,
« Constantinople et, la vasteSaxe : — -
« Il a passé la mer salée, afin de mettre la main sur l’Angleterre,
« Et il en a conquis le tribut pour saint Pierre.
« Mais pourquoi vient-il nous poursuivre chez nous ?
375« — Telle est sa volonté, » dit Ganelon,
« Et il n’y aura jamais d’homme qui soit de taille à lutter contre lui. ».Aoi.


XXXI


« Quels vaillants hommes que les Français ! » dit Blancandrin :
« Mais vos comtes et vos ducs font très grand tort
« A leur seigneur, quand ils lui donnent tel conseil ;

mares. Ethelwolf, père d’Alfred, renouvela la, promesse d’Offa, pendant son séjour à Rome en. 855. Alfred lui-même, dès qu’il eut-soumis les Danois, envoya le tribut annuel rétabli par son père, et sous le règne d’Édouard (900- 924) on parlait du Denier de saint Pierre comme d’une contribution régulière. C’est donc à tort que notre poète attribue à Charles cette institution célèbre ; mais, touchant la-date originelle, il ne se trompe point, et Offa était, en effet, un contemporain de Charlemagne.