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PRÉFACE

PAR JEAN AICARD, DE L’ACADÉMIE FRANÇAISE

FAIRE un beau voyage, quelle émotion soulevaient ces simples mots dans notre cœur d’enfant Quel trouble délicieux ils y éveillent encore

Espérer, c’est vivre. Nous ne vivons vraiment que par l’attente d’on ne sait quoi d’heureux qui va probablement nous arriver tout à l’heure ce soir demain ou l’année prochaine. Alors, n’est-ce pas ? tout sera changé les conditions de notre vie seront transformées nous aurons vaincu telle ou telle difficulté ; triomphé de l’obstacle qui s’oppose à notre bonheur, à la réalisation de nos désirs d’ambition ou d’amour. L’enfance, puis l’adolescence, se passent ainsi à appeler l’avenir inconnu, à. le rêver resplendissant de couleurs magiques. Être jeune, c’est espérer, sans motif raisonrié, maigre soi, à l’infinic’est-à-dire voyager en esprit vers, des horizons toujours nouveaux-courir allègrement au-devant de toutes les joies.

La plupart. des hommes, rivés aux mêmes lieux par la nécessité, s’habituent à ne plus rien attendre. Ils ont appris plus ou moins vite que deI1]~in sera pour