Page:Gautier - En Chine, Les arts graphiques, 1911.djvu/75

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de musc. Mais en dépit du parfum enfermé sous la soie, les Lys d’or ont de légers inconvénients, dont nous ne parlerons pas pour éviter. de chagriner cette charmante Chinoise.

Puisque nous. avons pénétré dans le gynécée si bien clos d’ordinaire, faisons connaissance encore, avec cette jeune femme, mariée depuis quelques années, et qui est là assise, avec sa petite fille auprès d’elle. Elle est fort élégamment vêtue d’une tuniqûe violette bordée d’une bande brodée et qui retombe sur un pantalon pareil. Sa coiffure est très originale un bandeau orné de pierreries entoure son front~ et dans ses cheveux tordus en corde, des fleurs artificielles sont piquées et forment comme des cornes. Selon la éoutume 1 des élégantes Chinoises, son visage disparaît sous une épaisse couche de blanc, ses sourcils rasés sont refaits à l’encre de Chine, elle a deux plaques de rou.ge sur les joues et du carmin sur les lèvres. La jeune mère tient un livre ouvert et est occupée à instruire sa fille.. Elle lui enseigne sans —doute les devoirs de la femme, le respect qu’elle doit à l’hommé, le seigneur et maître de la créa.tion ; elle s’efforce de la pénétrer du sentiment d’humilité qui est la première vertu de la femme, cet être si évidemment inférieur et faible. Ce livre qu’elle lit est peut-être même le Niu-Kié tsi-pien Les Sept préceptes dans lesquels sont Cf mtenus les principaux devoirs des femmes, ouvrage fameux écrit, il y a deux mille ans, par l’illustre lettrée Pan-Hoei-Pan, la plus savante et la plus modeste des femmes. Quoi qu’il en soit, l’enfant qui joue avec un oiseau vert n’a pas l’air de s’attrister beaucoup de l’état d’abjection dans