Page:Gautier - Fleurs d’orient.djvu/122

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voyant que celui qui les avait effrayées était beau et jeune, elles le laissèrent venir jusqu’à elles.

— Ah ! jeunes filles, ne me fuyez pas, s’écria Keïs en les saluant ; dites-moi si vous connaissez Leïla ?

— Certes, nous la connaissons, répondit la plus hardie.

— Il n’y a pas dans tout l’Iran une femme qui lui soit comparable.

— C’est la beauté la plus parfaite.

— Le cœur le plus noble.

— Comment pourrions-nous ne pas la connaître !

Elles parlaient maintenant toutes à la fois, enveloppant le jeune homme d’un cercle charmant.

— Par grâce, dit-il, conduisez-moi vers Leïla, si vous ne voulez pas me voir mourir ici.

Elles se poussaient du coude, l’une l’autre, se faisant des signes, méditant quelque espièglerie.