Page:Gautier - Fleurs d’orient.djvu/160

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Bientôt, en effet, on entendit les cris affreux de la malheureuse esclave.

On voulait savoir d’elle si Safivân n’avait pas eu quelque relation antérieure d’intimité avec Aïchah. Elle déclara que jamais sa maîtresse n’avait manqué à ses devoirs, et malgré les coups dont Aly l’accablait, pour lui arracher des aveux, elle persista dans son témoignage.

Alors Mahomet entra dans le harem. Il était très pâle, et un léger tremblement agitait ses lèvres.

L’accusée s’était jetée sur le divan et pleurait, appuyée à l’épaule de son amie. Il vint s’asseoir auprès d’elle et prononça la formule :

— Louange à Dieu, le maître de l’univers, le clément, le miséricordieux ! Il dit ensuite : Tu sais, Aïchah, les bruits qui courent contre toi ? Si tu as commis une faute, avoue-le avec un cœur repentant ; Dieu est indulgent et pardonne au repentir.

Aïchah fit un violent effort pour arrêter ses sanglots.

— Je n’ai rien fait dont je puisse me repen-