Page:Gautier - Fleurs d’orient.djvu/41

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— Tu t’approcheras d’elle sans rencontrer aucun obstacle, dit Aménâa, je réciterai sur toi… ce que je réciterai de mon grimoire, et tu seras, quelques moments, invisible, pour tout autre que pour elle.

— Ah ! mon frère, est-ce bien possible, cela ?… la voir de tout près ! boire l’air qui l’enveloppe ! entendre sa voix, peut-être !… je n’espérais pas une joie si grande avant de mourir.

— Il ne s’agit pas de mourir, dit Aménâa avec impatience, écoute bien maintenant ce que tu devras lui dire.

Mais Horus n’écoutait plus.

Des trompettes et des sistres annonçaient l’arrivée de la princesse Tantyris, fille du pharaon Ousirmari-Sotpouniri, fils du Soleil, Ramsès Miamoun, aimé d’Amonrâ ; elle venait offrir un sacrifice à Isis, la Puissante Mère.

Sur son passage, la foule courait, criant la formule de bénédiction :

— Vie ! Santé ! Force !

Mais les hérauts faisaient la place libre,