Page:Gautier - Fleurs d’orient.djvu/61

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rite, Tméni, ce qui signifie l’hirondelle, la dévêtit, lui ôta ses parures, défit sa coiffure aux innombrables tresses, et, lorsqu’elle fut couchée, s’allongea en travers du lit, pour servir de coussin aux pieds charmants de sa maîtresse.

Trois musiciennes, jouant de la harpe, de la flûte et des crotales, exécutaient, sourdement, une mélodie languissante et douce, pour endormir la princesse ; mais, d’un geste, elle les congédia, afin de mieux entendre chanter sa rêverie, et de se laisser délicieusement rouler et bercer par les flots de son amour.

Alors, dans la salle paisible, confusément éclairée par des lampes voilées, le temps s’écoula.

Et vint l’heure funeste des cauchemars et des fantômes.

. . . . . . . . . . . . . . .

Brusquement Tantyris s’éveilla, tremblante d’angoisse.

Au dehors, un grand bruit d’orage et de