Page:Gautier - Fleurs d’orient.djvu/87

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

qui, par un seul coup, sonne l’instant précis des naissances illustres.

Mais le roi frappe et frappe encore, sans relâche, avec force. Le métal frissonne et gronde, le son gonfle, s’étend, c’est une houle, un océan de bruit, qui roule sur la ville, la submerge. Et, bientôt, de hautes clameurs lui répondent, des lumières s’agitent, des gardes, dont les armes luisent, paraissent sur les terrasses ; les ministres, les princes, les mages vénérables, rouvrent les portes mystérieuses, dédiées aux sept planètes, et se hâtent vers la plate-forme. Ils parlent confusément, et les questions s’entre-choquent.

— Sage Gathaspar, est-ce la fin du monde ?

— Quel présage terrible as-tu lu dans le livre des cieux ?

— L’ennemi menace-t-il nos frontières ?

— Ô Maître ! pourquoi jettes-tu l’épouvante dans nos cœurs ?

Mais Gathaspar lève les bras vers les astres.

— Voyez ! voyez ! s’écrie-t-il, un jour nouveau se lève en Occident. « Une étoile sort de