Page:Gautier - Fleurs d’orient.djvu/89

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chargés de présents. Maintenant elle chemine depuis plusieurs jours déjà. La veille, on s’est engagé dans de profondes gorges de montagnes, et l’étoile qui marque la direction à suivre s’est dérobée derrière les sommets ; pendant la nuit on s’est égaré et, depuis le lever du soleil, on cherche à sortir des âpres défilés.

Précédé seulement par quelques éclaireurs, le roi s’avance en tête, monté sur une chamelle blanche caparaçonnée d’azur et d’argent ; mais il s’est assoupi sous le tendelet de soie, et autour de lui l’on marche en silence.

Vers le milieu du jour, les voyageurs débouchent dans une vallée, et on atteint bientôt un carrefour auquel aboutissent plusieurs routes. Mais déjà la place est encombrée : des chevaux, des mulets, toute une foule richement vêtue, qui va et vient, regarde de côté et d’autre. Gathaspar descend de sa monture pour s’informer, et on lui montre une litière magnifique, dont les rideaux frangés d’or sont relevés. Un beau vieillard, la tête ornée d’une triple couronne, se penche au dehors ; il porte