Page:Gautier - Fleurs d’orient.djvu/93

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entraient à Jérusalem, par la porte de l’Eau.

Ils passèrent au pied du mont Moria, sur lequel le Temple avec ses marbres et ses ors, ses balustrades ouvragées, ses rampes majestueuses et son toit tout hérissé d’aiguilles, flamboyait merveilleusement sous le soleil oblique. Bithisarca, non sans émotion, fit remarquer à ses compagnons la formidable muraille qui soutient le massif du temple et est formée de blocs énormes, inégaux, taillés avec beaucoup d’art dans une pierre dure, encadré chacun d’une mince bande creuse et lisse, et posés en retrait les uns des autres, comme dans les constructions égyptiennes ; muraille indestructible, qui était celle-là même bâtie par son aïeul, le roi Salomon.

Dans la ville, les voyageurs virent des voies nouvelles, larges et dallées, des édifices dans le style grec, des théâtres et des cirques comme à Rome. La foule brillante et bavarde se promenait, s’arrêtait par groupes ou se pressait à la porte des écoles. Les femmes soulevaient leur voile, se retournaient pour