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L’AUBERGE

— Quoi ! l’aînée ? celle que j’aime ? s’écria Boïtoro. Tu savais son nom et tu me l’as laissé ignorer pendant un an ? Mais le nom de l’autre, de ta bien-aimée à toi, le connais-tu ?

— Non, » dit Mïodjin, qui soudain était devenu pâle comme les cailloux du sentier.

II

Le pavillon des Mille Clochettes était un petit belvédère, élevé au bord du fleuve dans une trouée du feuillage. Il se composait simplement d’une toiture, soutenue à chaque angle par une perche en bambou ; le plancher, assez vermoulu, était plus haut que le terrain, et il fallait faire une grande enjambée pour y monter. Du côté de l’eau régnait une petite balustrade. Il n’y avait aucune clochette au bord du toit qui pût expliquer le nom du pavillon, si ce n’est celles qu’y suspendaient les plantes grimpantes qui le prenaient d’assaut ; mais on avait de ce lieu une vue charmante sur le fleuve, jusqu’aux montagnes du lointain.

Les deux jeunes gens s’étaient arrêtés là, et sur-