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ISOLINE

rite Rochereuil ; il les laisse pendre comme cela sur le velours rouge.

— Le père Saint-Ange le frappait, lui, d’un poing furieux.

— Et il en sortait de la poussière, dit Mlle Taffatz, qui tenait pour le père Étienne.

— Je trouve qu’il s’écoute trop parler, insinua Mme Paul Aubrée, qui n’était pas très dévote ; ses sermons n’en finissent pas.

— Oh ! ils sont toujours trop longs pour toi, dit Sylvie.

— Que veux-tu ? ça m’endort.

— Moi, ça me passionne, dit la mairesse ; j’écoute de toutes mes oreilles, je bois les paroles du prédicateur et, en rentrant chez moi, j’écris tout ce que j’ai pu retenir.

— Vraiment ? Vous ne nous aviez jamais dit cela, c’est une idée bien édifiante.

— Je retiens bien l’ensemble, mais quant aux mots, dit Sylvie, bernique !

— Vous devez nous montrer cela.

— Nous permettre de le copier.

— Volontiers, dit Mme Rochereuil, un de ces jours.