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L’ORIENT.

Ces postes sont échelonnés dans le steppe de dix verstes en dix verstes, quelquefois moins, quelquefois davantage, selon la sécurité qu’offre l’endroit. Ces postes, souvent de l’aspect le plus pittoresque, consistent en une enceinte carrée fermée d’un mur en pierre ou en terre blanchi à la chaux, percé de meurtrières, flanqué de deux saillies comme de petits bastions dont le feu défile l’enceinte.

Au-dessus de la porte quatre longues poutres, recouvertes d’un toit, soutiennent une plate-forme de planches, espèce de vigie d’où l’œil de la sentinelle se promène au loin dans l’espace, et signale, avec sa vue perçante, le moindre mouvement suspect du steppe. Ce belvédère aérien s’appelle la Vouichecha.

À l’intérieur, l’un des côtés est occupé par le corps de garde, la caserne et son petit magasin ; sur l’autre règnent les écuries où en un tour de main les chevaux sont sellés et bridés.

Chaque poste contient de dix à vingt hommes commandés par un officier, et peut