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L’ORIENT.

les plus diverses, notre voyageur parcourt Beyrouth, l’esprit en repos, et tout en flânant dans les rues et les bazars, médite une excursion dans la montagne qui a fourni des poutres au temple de Salomon.

Une alerte récente avait ému la ville ; mais, après quelques coups de fusil échangés et quelques maisons brûlées de part et d’autre, Druses et Maronites étaient rentrés dans l’ordre jusqu’à la première occasion. Les cheiks maronites étaient allés conter leurs griefs au pacha, qui leur avait fait donner un chibouk et une tasse de café, et, leurs doléances écoutées, leur avait répondu avec un beau flegme turc que leurs adversaires étaient venus déjà déposer des plaintes identiques ; qu’il réfléchirait mûrement pour voir de quel côté se trouvait la justice et qu’on pouvait tout espérer du gouvernement de Sa Hautesse, devant qui toutes les religions et toutes les races de l’empire auront toujours des droits égaux.

Au fond, les Turcs ne se soucient que d’une chose, du payement des impôts — que le miri rentre, peu importe le reste. Il ne