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L’ORIENT.

Les événements de Syrie ont prouvé, avec un luxe d’incendies et de massacres, que c’étaient bien les Druses qui assommaient les Maronites, aidés en cela par la complicité du fanatisme musulman à qui la religion chrétienne est plus odieuse que toute autre. Mais l’opinion de l’Angleterre ne s’est pas beaucoup modifiée pour cela. — Elle trouve qu’on est bien sévère pour ces pauvres Druses, et sans doute le révérend ministre continue à répandre des Bibles dans la montagne.

On ne peut rien lire de plus amusant que la description de Beyrouth dans le livre de Gérard. — Bien que la peinture des objets soit exacte, ce n’est pas le côté pittoresque qui prend le plus de place. Quand il a indiqué les monuments, les personnages, les costumes de sa touche fine, sobre, discrète, l’auteur décrit ses propres sensations. Le pays ne lui apparaît pas avec une nouveauté absolue ; il lui revient comme un souvenir d’existence antérieure, comme un de ces rêves oubliés que ravive la rencontre inatten-