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SYRIE.

de teintes d’améthyste et piquée de points d’un blanc crayeux, représentant à cette distance les villas et les habitations. Bientôt l’on traversa à l’ombre des arches d’un pont romain le Nahr-Beyrouth, ruisseau l’été, torrent l’hiver, dont le cours est dessiné par d’onduleuses lignes de lauriers-roses ; puis l’on atteignit la crête de la première zone de montagnes qui d’en bas semble se confondre avec le Sannin. Derrière ce contre-fort se creuse une vallée dont l’autre versant se relève et forme une arête plus haute, couronnée de villages qu’il serait facile de fortifier d’une manière inexpugnable, si trop de peuples n’avaient pas intérêt à maintenir la division parmi les tribus du Liban.

Sur le second plateau s’élève une église, de style byzantin, où l’on célébrait la messe et sur laquelle Gérard remarqua avec peine l’aigle à double tête d’Autriche, déployant ses ailes en signe d’une protection qui incombait autrefois à la France.

En dépit de l’observation de Henri Heine, qui prétend que le catholicisme est une bonne