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MUSICIENS CHINOIS.

La pey-pa, ou guitare chinoise, ressemble beaucoup, quant à la forme, à la guitare arabe appelée kouïtra ; elle a quatre cordes dont la première est mi ; la seconde, la, faisant quarte avec la première ; la troisième , faisant quinte avec la seconde ; et la quatrième fa dièze, faisant tierce majeure avec la troisième. Rien n’a pu nous expliquer une pareille progression. Dans les trois romances que nous avons entendues, Mme Yung-Achoy ne se servait, pour s’accompagner, que des deux premières cordes de l’instrument ; ce ne pouvait pas être dans le but de jouer avec la difficulté, puisque ces deux cordes sont plus hautes que les deux autres.

Le pung-woo est la timbale chinoise : c’est une espèce de calotte de chêne entourée de plomb et au sommet de laquelle est un trou parfaitement arrondi, recouvert d’une peau de tortue. Cet instrument repose sur six tiges assez minces qui s’ouvrent en éventail, et à l’une desquelles est adaptée une tablette sur laquelle le rhythme se frappe, comme sur la peau de tortue, au moyen de deux petites