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L’ORIENT.

le mettre en œuvre, tout ce qui soulève la nausée. Les vins, sans doute composés, brûlaient la gorge comme du vitriol et portaient vite à la tête. Le thé, servi sans miel ni sucre, conservait une âpreté amère désagréable pour les palais européens. Le tabac, fumé dans de jolies pipes à fourneaux microscopiques, n’avait pas la saveur huileuse du tabac jaune de la Chine.

Pour cette cérémonie, voici quelle était la tenue du bougno : son costume se composait d’une sorte de surtout en gaze noire à longues manches plissées en éventail sur les épaules, passé sur une chemise jaune clair croisée sur la poitrine et serrée aux hanches par une ceinture soutenant un pantalon de soie très-ample, qui s’ajuste par-dessus la chemise et se termine sur les pieds en forme de jupe plissée. Cette coupe de vêtement est la même pour toutes les classes de la société. Seulement les classes inférieures remplacent par des cotonnades la gaze et la soie, apanage exclusif des hautes classes.

Mais, quelque charmants que soient les en-