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L’ORIENT.

L’exercice des tonneaux est vraiment prodigieux. Le jongleur, couché, reçoit All Right sur ses mains et l’envoie sur ses pieds. On apporte un tonneau, ou, pour être plus exact, une espèce de tambour de bois. All Right s’y pose ; un second disque est glissé sous le premier, puis un troisième, puis un quatrième, et ainsi de suite jusqu’à dix. L’enfant s’élève avec cette colonne que l’on bâtit par la base, faisant au sommet des poses d’une hardiesse gracieuse, se levant, s’asseyant, s’éventant avec une tranquillité parfaite. Quand la colonne a reçu toutes ses assises, les servants arrivent tenant un sac plus grand que celui de Scapin. L’acropedestrian imprime une petite secousse au frêle édifice ; l’enfant, lui, retombe sur les mains, et les tonneaux roulent dans le sac.

Mais voici qui est plus étonnant encore. Une énorme échelle est apportée. Au sommet, comme un bras de potence, s’étend une autre échelle horizontale, de laquelle pend une échelle plus petite. Ce mécanisme est posé sur les pieds du Japonais couché, et le