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L’INDE.

Ces écriteaux rouges historiés de lettres blanches sont les indicateurs de la route de l’Inde. Nous y voici : le chemin n’a pas été long.

Ces petits compartiments, c’est le sol de l’Inde, depuis ses profondeurs jusqu’à sa surface. Chacune de ces pierres, chacun de ces cristaux ou de ces fragments de métal représente une mine, une veine de terrain, une province, un pays, depuis le diamant jusqu’à l’argile. Il ne s’agit encore que des matières brutes, que des produits vierges auxquels la main de l’homme n’a pas encore touché, et déjà, rien qu’à la simple nomenclature, vous croyez voir ouvert devant vous l’écrin des Mille et une Nuits. Voilà du marbre primitif, du marbre serpentin, du jaspe rouge et jaune, des bois fossiles de Senva, des argiles plastiques jaunes et bleues, du kaolin blanc, des grenats de Kasning, du sable aurifère, des colliers de grains de nimluck, des cornalines unies et taillées, des pierres vertes, de la nacre, du sable à perle d’Ava, de l’ampélite taillée en boucles d’oreilles, des améthystes,