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LES BARBARES MODERNES

À L’EXPOSITION UNIVERSELLE DE LONDRES

L’Inde, avec ses industries qui ont l’air de poésies et de contes de fées mis en œuvre par le génie de la patience, n’est pas la seule contrée barbare qu’on puisse visiter à l’Exposition. Ceylan, l’île ombreuse pleine d’éléphants, de rhinocéros et de singes, et dont les forêts impénétrables cachent la pagode où se conserve dans des masses d’or la dent pourrie de Bouddah, ce palladium de l’Inde maintenant possédé par les Anglais, a envoyé aussi ses sauvages échantillons : des ivoires, des cornes de buffle, des bois de cerf, des nids d’oiseaux, des épices et des aromates, des minéraux et des pierres précieuses, des perles et des mousses de Jaffna, de minutieux ouvrages d’un goût exquis et d’une perfection