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L’ORIENT.

che le sens mystérieux, et qui chamarrent de leurs couleurs éclatantes, que n’ont pu altérer les siècles, ces surfaces robustes de l’architecture égyptienne. Cela étonne et dépayse étrangement de se trouver tout à coup nez à nez avec un de ces monuments qu’on va chercher le long du Nil dans quelque plaine de sable aux réverbérations brûlantes. L’illusion est complète, tant la fidélité de la copie est poussée loin. On se croirait devant un temple du temps des Pharaons si l’on ne voyait des décorateurs français occupés à remplir des teintes sacramentelles les contours des bas-reliefs méplats reproduits au moyen d’estampages. Ce n’est pas du granit, mais du plâtre. Pourtant le ton est si juste qu’on s’y méprendrait.

À l’intérieur du temple seront exposées les antiquités égyptiennes découvertes par M. Mariette, et cette statue vieille de plus de six mille ans, une merveille d’art qui révèle une prodigieuse civilisation disparue, aussi ancienne que le monde.

Non loin du temple d’Edfou, se dresse