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ÉGYPTE.

triple ; car la couche est épaisse et on y sculpterait des obélisques.

On entre et l’on se trouve dans une vaste salle éclairée par en haut et dont la température, lorsque le soleil frappe sur le vitrage, ne doit pas différer beaucoup de celle qui échauffe les travailleurs de M. de Lesseps. Un mahari, chameau de course au blanc pelage, très-artistement empaillé, complète la couleur locale. Le long des murs, dans des vitrines, sont rangés des échantillons de la faune et de la flore assez pauvres du pays, les coquilles des deux mers, des débris de fossiles, et quelques menues antiquités rencontrées par les fouilles du canal. Au milieu, sur une large table, se développe le plan en relief de l’isthme de Suez, bizarre découpure jaune que borde l’azur de deux mers. Çà et là quelques maigres mouchetures de vert tachètent le sable ; des dunes arides mamelonnent la plaine du côté de la mer Rouge et creusent cette vallée de l’Égarement où les tribus d’Israël errèrent à leur sortie d’Égypte. L’isthme de Suez forme une sorte de dépres-