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ÉGYPTE.

fantaisistes, sanglés par de larges ceintures de laine rouge, les pantalons bouffants entrés dans des guêtres de cuir montant jusqu’au genou, les nécessaires de maroquin, les étuis de jumelles passés en sautoir, les fusils de chasse enveloppés dans leur fourreau et jetés sur l’épaule, les mac-ferlane, les couvertures bariolées, et tout ce monde gênant d’ustensiles que le voyageur croit devoir emporter avec lui, donnaient un aspect assez étrange à cette foule européenne s’agitant sur le quai du débarcadère et montant à l’assaut des waggons, au milieu de ces hommes à turban, vêtus de robes comme des femmes.

Les wagons, de fabrique anglaise, ont la caisse peinte en blanc et portent l’indication des classes en anglais et en arabe. Ceux de première classe sont divisés en larges fauteuils garnis de cuir vert ; ils ont deux plafonds, séparés par un assez grand intervalle pour que la chaleur du soleil ne fasse pas de l’intérieur des caisses de véritables fours de campagne où l’on cuirait tout vif ; une ouverture ronde forme, au centre, une sorte de puits