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ÉGYPTE.

une grâce antique, sur la paume de sa main renversée, un vase allongé en façon de buire, et cette pose découvrait jusqu’au coude, où s’amassaient les plis de l’étoffe bleue, un bras fin et rond, couleur de bronze clair, cerclé au poignet de quelques bracelets d’argent ou de cuivre : celle-là portait, semblable à une canéphore du Parthénon, une jarre de terre ou de cuivre jaune placée sur la tête, en travers lorsqu’elle était vide, et debout si elle était remplie d’eau. Parfois elle l’étayait de la main, et son bras, mis à nu jusqu’à l’épaule par ce mouvement, s’agrafait à l’urne comme une anse du dessin le plus pur.

D’autres avaient un enfant à califourchon sur l’épaule, en traînaient un second par la main, et souvent en portaient un troisième dans le ventre, ce qui ne les empêchait pas d’être aussi chargées d’un paquet sur le crâne.

Quelques-unes, plus scrupuleuses, ne se contentent pas du milayeh — c’est ainsi qu’on appelle la grande écharpe bleue qui sert de voile, et dont les bouts retombent en arrière jusqu’aux pieds : — elles s’appliquent sur la