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ÉGYPTE.

de coton, des sacs de blé, des meubles, des coussins, des carcasses de divans, des cages, des ustensiles de cuisine, des gargoulettes, des vases en cuivre et tout ce qu’on peut charger sur un pauvre animal, même des petits enfants, dont les têtes rondes et joyeuses dépassaient les bords du panier dans lequel ils étaient suspendus.

Le chameau va naturellement l’amble, c’est-à-dire qu’il avance le pied de devant et le pied de derrière du même côté au lieu d’entre-croiser ses pas comme le cheval. Cette allure donne à sa démarche une solennité singulière, à laquelle ajoute encore le balancement rhythmé de son col. En apparence, la marche du chameau est lente, mais ses pas sont longs, et il fait en réalité beaucoup de chemin. Mais en voilà assez pour une fois sur le chameau ; il se peut que le lecteur ne partage pas notre sympathie à l’endroit de cet animal bossu et cagneux, et d’ailleurs nous aurons plus d’une occasion de revenir sur son compte.

Les chars attelés de bœufs du Soudan, à