Page:Gautier - L’Orient, tome 2, Charpentier-Fasquelle, 1893.djvu/251

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
241
LE FAYOUM, LE SINAÏ ET PÉTRA.

Quel savant nous dira les mystères ainsi tracés par une main inconnue sur le dos même de la nature ? Quelle Bible, quelle Genèse, quelle philosophie propose son énigme sous ce gigantesque hiéroglyphe ?

Après avoir dépassé le Serbab, dont le dernier contre-fort va mourir à la mer, la petite troupe, au sortir du Wadi-Solaf, aperçut enfin la Montagne-Sainte. « En face de nous, dit M. Paul Lenoir, le Sinaï lui-même s’élançait dans l’espace, et son imposante silhouette se dessinait sur le fond des autres montagnes qui l’entouraient. Le Djebel-Catharine, qui le précède et le dépasse, nous émerveilla par ses proportions colossales ; quelques savants à la recherche de nouveautés et de contradictions historiques veulent faire de cette montagne le seul vrai Sinaï de l’Écriture. »

Sur la droite, à une hauteur extraordinaire, on aperçoit des constructions blanches, restes du palais qu’Abbas-Pacha eut la fantaisie de se faire bâtir dans des régions inaccessibles.