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L’ORIENT.

sont dispersés comme l’impalpable poudre du désert emportée par le khamsin, — et le colosse est toujours là, évasant sa large croupe de monstre, allongeant ses pattes sur le sable en feu, et vous regardant de son visage humain.

L’ascension au sommet de la pyramide de Chéops accomplie, M. Maxime Du Camp pénètre en rampant, par des couloirs pleins de chauves-souris, jusqu’aux chambres intérieures ; mais la pyramide éventrée a gardé son secret et ne laisse voir au curieux qui l’interroge que des parois nues et un sarcophage vide. — Aux pyramides de Sakkara, sœurs naines et contrefaites des grandes pyramides de Giseh, s’effritant au soleil dans un désert pierreux de la plus morne désolation, M. Maxime Du Camp fouille le puits aux ibis, immense cimetière d’animaux sacrés s’étendant à des profondeurs inconnues, et il en retire des vases contenant des momies d’oiseaux gravement emmaillottées de bandelettes et poissées de bitume.

Ces excursions terminées, le jeune voyageur