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L’ORIENT.

Veuves, dans une maison entourée de verdure, et qui représente tant bien que mal une chaumière indienne ; frappez à ces barreaux peints en vert, et garnis intérieurement de volets pour intercepter les regards curieux. C’est là : un invalide, de garde à la porte, vous fera aisément reconnaître la maison mystérieuse. L’invalide n’est pas une précaution inutile, car il paraît que l’on a déjà tenté d’enlever ces beautés exotiques, et que des amateurs trop fervents de danses orientales escaladent les murailles du jardin.

Après avoir bien constaté notre identité à travers le guichet, on nous fit entrer dans une salle basse, dont le fond était fermé par une porte à larges battants : une vague odeur de parfums d’Orient remplissait la maison ; des allumettes aromatiques au benjoin et à l’ambre se consumaient lentement dans un coin de la chambre, et derrière la porte on entendait babiller les clochettes aux pieds des danseuses.

Nous n’étions séparé d’un des rêves de notre vie, d’une de nos dernières illusions poé-