Page:Gautier - L’Orient, tome 2, Charpentier-Fasquelle, 1893.djvu/94

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
84
L’ORIENT.

à cette vitrine et y restent comme en extase.

Nous noterons pour mémoire quelques bonnets de feutre pareils à ceux dont se coiffent les derviches tourneurs, quelques gracieuses poteries ornées de lettres blanches sur fond d’émail vert, et deux ou trois narguilhés en acier du Khoraçan du goût le plus pur.

Pour garder toutes ces richesses, veille fidèlement à la porte un guerrier revêtu de son armure complète. Un casque à pointe protège sa tête, dont la nuque est garantie par une coiffe de mailles tombant sur les épaules. Le corps s’enveloppe d’une chemise faite de fins anneaux d’acier que renforcent des plaques de métal niellées d’or ; un brassard de fer montant jusqu’au coude défend le bras. Des grègues d’acier semblables à des cnémides garnissent les jambes. Sur le bouclier, du plus élégant travail, s’arrondissent des demi-boules de filigranes. L’armure de Rustem lorsqu’il s’élança dans la bataille, monté sur son cheval qui poussait des cris comme un éléphant furieux, ne devait pas différer beau-